La ménopause représente une étape naturelle dans la vie de chaque femme, mais elle s’accompagne souvent de bouleversements qui restent dans l’ombre. Parmi eux, la sécheresse intime figure en tête des symptômes les plus gênants, touchant une femme ménopausée sur deux. Pourtant, seulement 41 % des femmes concernées osent aborder ce sujet avec leur médecin. Entre tabou et méconnaissance, cette situation mérite qu’on s’y attarde pour mieux la comprendre et surtout, pour découvrir qu’il existe de vraies solutions.
Pourquoi la ménopause provoque-t-elle une sécheresse intime ?
La ménopause survient généralement entre 45 et 55 ans et correspond à l’arrêt définitif du fonctionnement hormonal des ovaires. Cette transition s’accompagne d’une chute drastique de la production d’œstrogènes, ces hormones féminines essentielles qui maintiennent l’hydratation, l’élasticité et l’épaisseur des tissus vaginaux.
Dans des conditions normales, les glandes situées au niveau du col utérin et les glandes de Bartholin, positionnées à l’entrée du vagin, produisent en continu des sécrétions lubrifiantes. Ces sécrétions créent un environnement vaginal protecteur, propre et humide. Lorsque les niveaux d’œstrogènes diminuent, cette production se tarit progressivement.
Mais ce n’est pas tout. La circulation sanguine dans la région pelvienne devient également moins efficace avec la ménopause. Or, c’est précisément cette irrigation sanguine accrue lors de l’excitation sexuelle qui favorise la lubrification naturelle. Ces deux phénomènes conjugués expliquent pourquoi la sécheresse intime s’installe de manière parfois persistante à cette période de la vie. Pour mieux comprendre les mécanismes et les signes de la sécheresse intime, découvrez notre guide complet sur le sujet.
Quand la sécheresse devient syndrome génito-urinaire
La communauté médicale utilise désormais le terme de « syndrome génito-urinaire de la ménopause » (SGUM) pour décrire l’ensemble des manifestations liées à cette carence hormonale. Ce syndrome englobe l’atrophie vaginale, un phénomène d’amincissement et de perte d’élasticité des parois vaginales qui touche plus de la moitié des femmes ménopausées.
La muqueuse vaginale devient pâle, fragile et particulièrement sensible. Cette fragilité explique les rougeurs, démangeaisons et sensations de brûlure caractéristiques. Le pH vaginal se modifie également, créant un terrain propice aux infections urinaires et mycoses récurrentes.
Les rapports sexuels deviennent douloureux, parfois impossibles, créant une appréhension qui peut mener à un évitement de l’intimité. Cette dyspareunie affecte le plaisir, la confiance en soi et l’équilibre du couple. Près de 85 % des femmes ménopausées ressentiraient des douleurs vaginales pendant les rapports sexuels.
Les solutions médicales pour retrouver le confort
Face à la sécheresse intime liée à la ménopause, plusieurs options thérapeutiques s’offrent aux femmes. Le choix dépend de l’intensité des symptômes et du contexte médical personnel.
Les traitements hormonaux locaux constituent souvent la première ligne de défense. Disponibles sous forme de crèmes, d’ovules ou d’anneaux vaginaux, ces œstrogènes appliqués directement sur la zone concernée permettent de restaurer l’hydratation et l’élasticité des muqueuses. Leur action ciblée minimise le passage hormonal dans le reste de l’organisme, offrant une alternative intéressante pour les femmes ne souhaitant pas de traitement hormonal systémique.
Le traitement hormonal substitutif (THS) représente une option plus globale. Il agit sur l’ensemble des symptômes de la ménopause, dont la sécheresse intime. Cependant, sa prescription nécessite une évaluation médicale approfondie, car il présente des contre-indications, notamment en cas d’antécédents de cancer hormono-dépendant ou de risque cardiovasculaire élevé.
Des techniques innovantes comme le laser CO2 vaginal gagnent en popularité. Cette méthode stimule la régénération des cellules vaginales et améliore l’hydratation naturelle des tissus. Généralement bien tolérée, elle évite le recours aux hormones et offre des résultats durables après quelques séances.
Les approches naturelles et le quotidien
Au-delà des traitements médicaux, plusieurs mesures naturelles améliorent considérablement le confort intime. Les lubrifiants à base d’eau offrent un soulagement immédiat lors des rapports sexuels, tandis que les hydratants vaginaux maintiennent l’humidité sur la durée.
Les compléments alimentaires riches en acides gras essentiels, comme les huiles d’onagre, de bourrache ou d’argousier, nourrissent les tissus de l’intérieur. Le gel d’aloe vera peut être appliqué localement pour réduire les irritations. Les probiotiques vaginaux, notamment la souche Lactobacillus crispatus, aident à rétablir l’équilibre de la flore.
L’hygiène intime mérite une attention particulière. Limitez les toilettes à deux fois par jour maximum et privilégiez des produits doux au pH adapté. Évitez les douches vaginales qui perturbent la flore naturelle. Préférez les sous-vêtements en coton et évitez les vêtements trop serrés. N’oubliez pas l’importance des préliminaires qui favorisent la lubrification naturelle.
Briser le silence pour retrouver la qualité de vie
La sécheresse intime à la ménopause n’est pas une fatalité qu’il faut accepter en silence. Trop de femmes souffrent inutilement, pensant que ces désagréments font simplement partie du vieillissement normal. Or, il existe aujourd’hui un arsenal thérapeutique varié et efficace.
Le dialogue reste votre meilleur allié. Parlez-en à votre gynécologue, votre médecin traitant ou même votre sage-femme. Ces professionnels sont formés pour vous accompagner et trouver la solution la mieux adaptée à votre situation. Plus vous consultez tôt, plus les chances de préserver la santé vaginale sont élevées. Sans traitement, les dommages peuvent devenir irréversibles.
La communication avec votre partenaire est tout aussi essentielle. Expliquer vos ressentis permet d’adapter ensemble votre vie intime et de maintenir une sexualité épanouie malgré les changements corporels. La ménopause ne signifie pas la fin de la sexualité, mais simplement une adaptation à une nouvelle phase de vie.
La sécheresse intime touche 11,5 millions de Françaises à un moment ou un autre de leur parcours ménopausique. Vous n’êtes donc absolument pas seule face à cette problématique. En brisant le tabou et en cherchant activement des solutions, vous vous donnez les moyens de traverser cette transition avec sérénité et confort.

